mardi 26 mars 2013

Gonzague ce héro [Lila Vampire]


         Alors moi mon nom c’est Gonzague. Gonzague ! C’est pas commun, hein ! Ca vous étonne !! Alors laissez-moi vous dire que ma vie, c’est pas de la tartiflette. Tout a commencé quand je suis mort. C’était pendant une belle après-midi d’été. A l’insu de mon plein gré, j’avais été invité à une fête, on aurait dit la fiesta chez Morpheus dans Matrix Reloaded. J’essayais de me composer une expression à la Humphrey Bogart, et je sirotais un vodka martini, secoué, non agité. Où plutôt j’étais en train de siroter un énième bourbon scotch au Mike’s Bar. La nuit promettait d’être longue : j’attendais mon indic, La Fouine. Il ressemblait à Robocop.
J’étais un détective privé pour le compte de l’agence Norman, et j’alternais fusillades et whisky en permanence. J’avais la gueule de bois. J’étais cynique. J’étais mal rasé. J’avais chaud. Très chaud sous mon trenchcoat. J’avais la peau du slip qui collait aux couilles. Putain de temps étouffant. La ville, cette vieille catin, se réveillait à la nuit tombée.
Puis soudain est entrée dans le bar une femme fatale, une chatte souple à l’allure dangereuse et veloutée qui se glissa près de moi et dit : « Hello, beau brun, tu m’offres un whisky pour alléger ma mélancolie d’un soir? » Je pense, qu’elle est jolie la minette. Alors je commanda deux whisky bien frappés à au moins 40° d'alcool. La boisson puissante et glacée me brûlait le gosier et la fille me brûlait les yeux tellement elle était belle. Nous étions tranquillement assis en train de boire de la bière. La soirée s’annonçait bien. Mais ça n’allait pas durer. Le drame commença à 5h.
Elle me dit «  Oh Gonzague, il faut que tu m'aide ! »
-       dis moi c'que j'peux faire pour toi baby » je lui répondit.
Et là elle me regarde droit dans les glazes avec ses grands yeux immenses de chats et me dit :
-       Je suis en danger, car je suis, la princesse U'melli_chetak du pays Vart'Hca-kimolfi, quand ma mère U'mellkichlorène est passée de vie à trépas dans son château de Kpaousrtiel j'ai été appelée par notre Dieu Knraozme pour régner sur le pays de Vart'Hca-kimolfi. Mais Gnruilma le perfide a ourdi un sombre et terrible complot secret dans le plus grand mystère accompagné de quelques princes renégats sans foi ni loi prêts à me trahir par amour pour l'or, la puissance et le pouvoir, dans le but de me trahir pour me ravir le trône et régner à ma place sur les sujets bons et loyaux du pays de Vart'Hca-kimolfi. Et à présent vous êtes mon seul espoir ! »me dit-elle
-       Ok bébé ça roule ma poule ! » je répondit
-       Oh Gonzague vous êtes mon sauveur » elle répondit alors
-       Mais j'ai une question tout de même » dis-je alors car j'étais méfiant
-       Dites moi ? » demanda-t-elle la bouche en cœur
-       Comment un joli p'tit lot comme vous avec les yeux de chat, la bouche en cœur et le décolleté rempli de deux délicieux, a-t-elle trouvé quelqu'un de loosé et de paumé comme moi ? » demandais-je plein de méfiance car je sentait venir l'entourloupe.
En effet J’avais un gros nez et elle un tutu. On aurait dit Michel Galabru et Bip-Bip. Ça collais pas ensemble il y avait forcément une entourloupe.
« je vous ai trouvé dans l'annuaire » me répondit-elle.
Et là je savais que je l'avais coincée, car je n'étais pas dans l'annuaire, hé ouais je m'étais enguelé quelque chose demaison avec le type de l'annuaire qui m'avais reçu plein de morgue et des insultes dans les yeux en me disant : « 
-       Ouais ptain, ptite bite ca va mec ? Ouais wesh wesh trop cool t’es chébran mais lâche-moi les baskets dude ! » me dit-il alors.
Je lui avais claqué la porte au pif à cet empaffé et voilà comment je n'étais pas dans l'annuaire !
Alors je dis à  U'melli_chetak :
-       j'tai coincé la sale pute tu mens comme un arracheur de dents qui ne raconte que calembredaines et billevesée pour amadouer le vieux briscard au cœur meurtri que je suis ! » je dis.
-       Si tu crois que je t'ai pas vu venir avec tes miches rebondies et des jolis nibards brillants comme un appel au stupre luxuriant, crois en mon expérience de vieux briscard les nanas comme toi ça s'intéresse pas aux types comme moi ! » ajoutais-je plein de fureur et de colère contre elle qui essayait de me rouler dans la farine.
C'est alors que le bon prince  Gnruilma entra dans le bar !
Il dit : «  Merci Gonze, tu a percé à jour  U'melli_chetak la perfide qui a tenté de me ravir mon trône ! » dit-il !
-       Damned je suis fait comme un rat ! » dit la princesse et deux de ses sbires surgirent et l'emportèrent dans sa fusée qui parti au loin. La fusée est comme un guépard. Il fonce à travers les étoiles.
Et soudain je me réveillais ! C’était pendant l’horreur d’une profonde nuit. Ma bite me grattait affreusement. La sueur ourlait mon épiderme de gouttelettes de rosée. J’avais des putains de morpions sur la queue et je faisait un sacré cauchemar !


FIN !

lundi 11 mars 2013

Parasite [Nosfé]

Texte sélectionné pour le recueil "Sales bêtes ! Animaux étranges et délires zoomorphiques" aux Editions des Artistes Fous.

Cobaye #27 [Udéka]

Texte sélectionné pour le recueil "Sales bêtes ! Animaux étranges et délires zoomorphiques" aux Editions des Artistes Fous.

Clic 7 [Nosfé]



Nous attendons.
Derrière, dans le long tunnel de caoutchouc, dans cette forêt de fils rouges, aucun signe d'activité. Devant nous, le vide. Et cette langue de métal, là, si loin, perdue dans l'éther, qui nous nargue.
Dans notre cage de plastique, somnolant, nous attendons.
« CLIC ! »
J'avais ressenti le frisson, derrière la paroi. Nous l'avions tous ressenti. Nous avions entendu le contact de cette vie derrière l'interrupteur. « Clic ». Oui, nous sommes prêts.
Il a basculé. La langue s'approche, vient vers nous, touche le couloir de métal dans lequel nous patientions. Le laiton touche le laiton. Nous nous élançons.
L'appel, l'aspiration devant nous. Et la masse de tous les autres derrière, poussant, remontant le couloir de cuivre. Nous courons, fou, ivre de notre propre énergie.
Nous courons, à l'aveugle, à la vitesse de la lumière. A notre vitesse.
Où allons-nous ? Que nous réserve la sortie, la fin du fil dans lequel nous évoluons ? La vie d'électron réserve tant de possibilités, tant de perspectives ! Tant de manières de mourir, ou d'agonir magnifiquement ! Ho, que ne sommes-nous pas nés d'un orage, que n'avons nous pas traversé les nues, que ne nous sommes nous pas consumés d'un éclair tonitruant !
Mais courant ainsi les circuits électriques, domestiqués que nous sommes, nous n'avons pas moins d'aventures. Si les moteurs électriques n'offrent guère de réjouissances, sinon celles d'un carrousel en mouvement, et le frisson d'un contact avec le vide, l'air libre, et si les circuits électroniques, informatiques sont une manière de torture, à ainsi nous tordre, nous comprimer, nous écarteler, nous nous réjouissons des écrans, qu'il s'agisse de tubes cathodiques ou de plasma. Foncer ainsi, et s'écraser contre la paroi lumineuse ou y courir tout du long, quelle expérience ! Faire la course, tous ensemble, dans un même élan, et communément crée une image immense, devenir chacun lumière, point lumineux, pixel !
La fin du fil est là, devant moi. Le contact de cuivre, le domino. Morceau de laiton, lames, contact. Nous courons de l'un à l'autre.
Oui ! Oui ! C'est un culot d'ampoule ! Oui, une lampe à incandescence, à l'ancienne ! Le fil se rétrécit, mais ça pousse derrière. Nous avançons toujours. Nous sommes trop nombreux dans l'étroit filament; ça pousse, ça se bouscule, ça chauffe. Ça éclaire. Nous nous consumons, d'un même effort, d'une même agonie magnifique et luminescente. Nous parcourons les quelques centimètres, les quelques enroulements de fil étroit vite, trop vite, mourant peu à peu.
D'ici, à notre propre lumière, nous voyons le monde.
Au-delà du vide, au-delà de la paroi, de ce globe de verre qui le déforme à notre vue, le monde extérieur.
Une salle, des murs, des objets, des meubles. Un être humain, grand, bougeant, vivant. Plein lui-même d'une électricité dont il n'a sans doute même pas conscience.
Déjà, nous remontons, moins nombreux, du filament, et nous repassons dans un nouveau fil, un nouveau conduit de cuivre, gainé de plastique.
« CLIC ! »
L'humain est sorti de la salle. Nous ralentissons. L'appel devant nous faiblit, la pression derrière aussi. Des chanceux restent là-bas, immobiles, à l'étroit dans le filament, mais avec tout le loisir de contempler le monde, cette salle, cette pièce redevenue sombre sans nous.
Nous nous arrêtons.
Nous attendons.
Le prochain « clic » de l'interrupteur. La prochaine course vers notre prochaine agonie collective.
Nous attendons.

Clic 30 millions d'amis [HMD & The Bagneux's Boys]

Clic
- Meuh !
Clic Clic Clic
- Meuh ! Meuh ! Meuh !
CLIC
- MEEEEEEEUUUUUHHH!
clic
- Meuh !
Cliiiiiiiiiiiiic

- Meuuuuuuuuuh !
Cliclicliclicliclic
- Meuhmeuhmeuhmeuhmeuhmeuh !
Clic
- Meuh !
Clic
PAF !
- Celle-là vous ne l’avez pas volée, Monsieur Demoulin ! Vous pourrez récupérer votre boîte à Meuh à la fin de vos douze heures de colle...