jeudi 9 août 2012

Mélopée de la pénultième journée [Rod Anchev]


Ah il était trop tard, et tout était fini,
Ce triste monde enfin, courait à sa perte,
Finalement partie, je ne verrai plus Lizbeth,
Je suis seul désormais, et me sens démuni.

En ce jour si sombre, je vois mes proches brûler,
Se consumer, dans leurs yeux l'éclat se ternir,
L'oppression dans leurs poitrines les affaiblir,
Ils ne sont hélas plus, que des âmes damnées.

Les prêtres distribuent ainsi, aveuglement hosties,
Sermons, prières et homélies, absolutions,
Offrant aux croyants, quelque semblant de pardon,
Fuyant stupidement, ce qu'ils croyaient impies.

Les mères dépossédées, de leur bien le plus cher,
Ces enfants enlevés, amenés à l'autel,
Sacrifiés pour un dieu, mais on ne sait lequel,
Ralentir le destin, par l'offrande de la chair.

La peur est le mal suprême, adieu civilisation,
Place est faite aux sauvages, détruisons les vertus,
Ainsi que lois et droits, celle du plus fort promue,
Désormais n'est plus que, l'instinct de protection.

Dernière journée avant, celle qui sera funeste,
Les fous ont déjà creusé, la tombe de ce monde,
Ce tremblement de terre, la venue de cette onde,
Ca ne fera que laver, l'Homme devenu peste.

Quant à moi j'avançai, dans les villes dévastées,
Et les champs calcinés, cherchant son doux visage,
Dans ces foules anonymes, parfois dans les nuages,
Seule motivation, solidement enkystée.

Les hôpitaux vidés, les gens crèvent dans la rue,
Les tribunaux fermés, justice expéditive,
Politiques envolés, quelque part aux Maldives,
L'homme livré à lui-même, totalement perdu.

Je le savais déjà, il n'y a plus d'espoir,
Ni d'amour ou de haine, de fatigue ou de peine,
Le temps est révolu, et seule l'apathie règne,
Avant l'ultime éclat, je voulais la revoir.

Une dernière fois, la serrer dans mes bras,
Une dernière fois, lui dire ces mots doux,
Une dernière fois, ses bras autour du cou,
Juste me souvenir, que j'aimais être là.

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