mercredi 19 décembre 2012

Découverte des trépassés [Udéka]





         Jeanne regardait la télévision avec assiduité. Son père n'appréciait pas cette activité, mais lui laissait ce loisir. L'un des rares qu'il lui était permis. Il savait qu'elle se focalisait sur cette machine irritante dès qu'il avait le dos tourné. La jeunesse... Donatien entra dans le salon pour vérifier si tout allait bien. Elle était comme hypnotisée par un feuilleton. Il mordit sa lèvre inférieure quand il remarqua que monsieur Accadis somnolait sur son fauteuil, seulement revêtu d'un caleçon, non loin d'elle. 
Donatien embrassa le front de son enfant, une ravissante blonde svelte de seize ans, habillée d'une robe d'été hors saison. Elle fit mine de l'ignorer.
Le « Pater Familias » observa Accadis avec désappointement.
— Notre ami se laisse aller.
— Il est chez lui, Père. Il me dérange seulement quand il ronfle... ou lorsqu'il change de chaine pendant que je regarde mon émission.
Surprise par un rebondissement, Jeanne prononça un mot péjoratif à l'encontre d'une avocate véreuse qui mentait. Elle fixait l'écran avec dévotion.
— Les jurons sont à proscrire, objecta-t-il. Une forte tête dans les parages me suffit.
— C'est vieux comme terme. On dit « gros mot », répondit-elle, évitant un ton par trop dédaigneux.
Il se sentait gêné.
— Je me suis toujours habillé de façon convenable, même devant ta mère, dans l'intimité. Passons. Où est Octave ?
— Le sinistre végète dans la cuisine.

Les soupirs du voyeur [Corvis] (-18)




Je bande.

Tourbillon de plaisir, spasmes et langue brûlante sur ma verge.
Vision hachée, brume vaporeuse et souffle court.
Happé dans le mouvement ondulatoire et le rythme de piston, je distingue le monde à travers un voile de sueur, en brefs instantanés, sans prendre vraiment conscience de l’entière situation.
Un grain de beauté sous mes yeux et le goût de son sein dans ma bouche.
Une chambre embuée nimbée de rouge et les gémissements du lit.
Son visage aux yeux clos, ses cheveux en cascade, et ses lèvres brillantes à chaque extrémité.
Des fesses qui se compriment, s’ouvrent, frémissent, et l’odeur d’algue fraîche et de rosée acide.
Un lotus entrouvert aux pétales humides, et mon sexe englouti jusqu’au socle dans un fourreau fiévreux pour un baiser profond.
Je ne saisis pas toute l’ampleur de la symphonie, mais au milieu du flou extatique je perçois les différentes partitions.
Les flashs saccadés se succèdent au rythme des contractions, elle crie par à-coup, et j’agrippe fermement son bassin.
La vue brouillée par mon souffle chaud, je contemple ce corps aux joues écarlates, aux seins blancs et lourds qui gigotent comme s’ils cherchaient à s’enfuir, aux hanches larges et souples que mes doigts pétrissent.
Et la fente rose, telle une serrure de chair entre ses cuisses, où ce membre épais qui n’est plus le mien va et vient en cadence, s’enfonce en palpitant et ressort plus dur encore, à mesure que l’excitation afflue vers son point de non-retour.
Je sens la sève brûlante qui remonte comme d’un pipeline et demande à sortir.
Dans quelques secondes l’orgasme va éclater.
Je vois mon sexe dardant quitter son réceptacle et l’attrape à pleine main. En offrant sa poitrine, ma camarade de jeu gémit une supplication qui se perd dans le brouhaha de mes pensées. Les doigts collés sur son amande, elle me regarde tirer vigoureusement sur cette verge impressionnante qui pourrait être la mienne, fièrement dressée en étendard.
Dans un dernier spasme électrique, je lâche la bête et laisse la pression faire son travail.
Un geyser blanc et chaud jaillit de la prune aveugle au bout de mon corps, et se répand en petites flaques épaisses sur la poitrine de ma compagne.
Mon pénis est un arroseur automatique, crachant son plaisir à intervalles réguliers alors que mon corps tout entier tremble sous les décharges.
La respiration haletante et la peau piquetée de frissons, je ferme les yeux pour reprendre mon souffle.

mardi 18 décembre 2012

Naissance de la mère [Nosfé]




Le paysage était d'un noir d'encre.
Elle dormait, ou peut-être était-elle morte, nue, allongée sur un grand rocher plat.
Le désert était noir, le ciel noir, comme peint avec du pétrole, et seul un soleil rouge éclairait la scène, découpant dans le néant les reliefs pourpres d'un paysage rocailleux.
Alors dans la lumière de sang se constitua un nuage, une brume qui tourbillonna, au dessus d'elle, autour d'elle. Et de la brume se matérialisa une silhouette, un fantôme. Une figure humaine, courbée, bossue, semblant danser et tourner. Un fantôme joyeux, qui jouait d'une flûte dont lui seul entendait la musique. Il dansa ainsi durant une éternité, dans un silence de tombe.
Sur son rocher plat, elle s'éveilla doucement, et regarda danser la brume.
Semblant soudain la remarquer, le fantôme s'interrompit et se pencha sur elle. Il se matérialisa alors en un crâne ricanant, aux yeux de jais, minuscules, en pointes d'aiguilles, et aux crocs rougis de sang. Des lambeaux de lèvres entouraient sa bouche.  Et ce masque horrible surmontait maintenant un corps squelettique, émacié, étiré à l'impossible, une caricature de cadavre, à la couleur de cendres et à l'odeur de charogne.
Elle cria.
Une lumière blanche les embrasa.

Obsessions du feu [Herr Mad Doktor]




La garrigue.
Une route sans fin.
Un feu tricolore, planté là.
Un Gendarme en haillons, planté à côté du feu.
Le Gendarme ne quitte pas le feu des yeux, jamais – sauf quand il dort, et encore ne dort-il que d’un œil.
Surveiller la couleur du feu et appliquer la loi en conséquence : sa mission sacrée ; sa vie.

***

Vert !
Le feu est vert, vert, vert.  
Vert. Le feu est toujours vert – enfin presque.
Vert signifie : en avant toute ! Passez donc, honnête conducteur ! Embrayez, courageux chauffeur, roulez vers l’horizon, foncez vers l’Ailleurs, la voie est libre ! Avancez, tacots, deux-roues, calèches, circulez sans crainte ! Vous ne savez ni d’où vous venez, ni où vous allez, mais pas de panique, car le feu est vert et vert signifie : en avant toute !
Au bord de la route, sifflet en bouche, le Gendarme répète les manœuvres réglementaires. En guise de bâton de circulation – l’original lui ayant été subtilisé par un satané Voleur –, il manie un roseau. Inlassablement, il travaille ses gestes, ses postures, son regard, jusqu’à atteindre le mouvement parfaitement parfait, le langage universel ultime, compréhensible en un clin d’œil par n’importe quel usager de la voie publique...
Des moulinets souples du poignet : circulez !
Un bras levé à la verticale : halte là !
Un mouvement délicat des paumes vers le sol : ralentissez, braves gens !
Le bâton pointé droit sur le conducteur, avec trois coups de sifflets secs : vous, là, arrêtez-vous sur le bas-côté et veuillez présenter les papiers du véhicule !
Telles sont les règles de circulation que nul n’est censé ignorer.
Toutefois, si des voyageurs autres que des rats ou des chiens galeux venaient réellement à passer sous son feu, le Gendarme en serait si heureux qu’il en oublierait momentanément la rigidité du règlement. Il ne manquerait pas de les saluer avec de grands gestes enthousiastes, agiterait gaiement son képi et sifflerait un air de fête ; les voyageurs riraient et le salueraient en retour, parfois même ils le siffleraient aussi, lui cracheraient dessus ou lui jetteraient des petits cailloux, et le Gendarme serait alors ivre de bonheur.
Mais sur cette route perdue, personne ne passe jamais. Enfin presque personne – fichue Tourterelle bavarde comme une pie ! Satané Voleur de bâton dans sa machine infernale ! Soudain envahi par l’angoisse, le Gendarme surveille l’horizon derrière le feu : pas de battement d’ailes en vue. Puis il plaque son oreille sur le sol, et ne perçoit ni vibration, ni cliquetis menaçant. Ouf, pas d’ennemi en approche ! Rasséréné il se relève, époussette son uniforme, et retourne faire la circulation à des véhicules imaginaires – l’heure de pointe approche.
Vert, vert, vert, le feu est vert...

lundi 17 décembre 2012

La panique des aveugles [Monty]




Dans la banlieue londonienne, un chauffeur de taxi traque les rues à la recherche de client. Son taxi indépendant est décoré de la culture pakistanaise du conducteur.
Un soir à l'angle d'une rue, entre un ancien disquaire et un barbier. Un homme entre 25-30 ans lui fait signe. Il s'arrête, le jeune homme s'installe sans dire un mot, il tend un bout de papier. Le chauffeur déplie le document et commence l'itinéraire vers l'adresse inscrite. Ce dernier tente d'échanger quelques mots de courtoisie, mais ce client ne laisse filer aucun son et semble pressé. L'adresse mène vers les beaux quartiers du comté de Kent au Sud-Est de Londres. On y voit plus de limousines avec chauffeur que de taxis. Arrivé à destination, le véhicule s'arrête avant l'entrée d'un grand portail, suivi d'une grande allée. Le chauffeur observe les fenêtres éclairées du manoir, le bâtiment est situé au milieu du domaine. Le jeune homme paye et promet un supplément pour l'attendre. Le conducteur propose de le déposer jusqu'au manoir, mais le client refuse, justifiant que l'accès est privé. Le chauffeur de taxi le regarde s'éloigner dans la pénombre en direction de l'édifice.  
Une demi-heure plus tard, des bruits de graviers s'entrechoquant se rapprochent à grand pas. Le jeune termine sa course en pénétrant dans le taxi. D'une voix essoufflée il dit « Ramenez-moi ». Durant le trajet, en l'observant par le rétroviseur, le chauffeur constate un changement dans son comportement.. L'homme semble soulagé. C'est avec curiosité que le conducteur lui demande  : « Ca va comme vous voulez Monsieur ?  » Ils se regardent à travers le rétroviseur. Le passager rétorque : « Ca vous est déjà arrivé de vous débarrasser d'une crainte ?
- Hé bien, j'ai quitté mon pays pauvre pour protéger ma famille et offrir à mes enfants la chance d'aller à l'école et avoir un travail. Le tout loin des guerres, donc oui ».
C'est avec un sourire mutuel qu'ils concluent la discussion. De retour au même angle de rue, l'homme déclare : « Écoutez Monsieur...
- Radhan, répond le chauffeur en donnant une de ses cartes de visites.
- Monsieur Radhan, voici ce que je vous dois plus un supplément et ça en plus pour ne m'avoir jamais vu, ok ?
- Ok Monsieur. »
Le jeune homme sort du taxi, il regarde le véhicule s'éloigner et jette le carte de visite.

dimanche 16 décembre 2012

Running in madness [Vieille Harpie]


         Au volant de sa 4-L Vincent mange son énième hot-dog de la matinée. Sa dalle est cosmique, il n'en n'a jamais connu de semblable. Faut dire que la cuite de la veille était foutrement hystérique. Il n'arrive pas à se sortir du crâne c'te putain d'vautrage de son pote. Il glousse devant son hot-dog. « Putain, la tête la première dans la bouse. Comment il schlinguait. Ils étaient tellement bourrés ces cons qu'ils ont fumé la bouse - Il se marre - Ils sont bien chtarbes tout de même. » Il ouvre une bouche immense pour engouffrer la moitié de la saucisse à la moutarde tout en pensant : « Ah ouais, clair, y'a qu'la saucisse et la bière qui valent la peine de vivre ». Mais bon, là, faut retourner chez les vieux, ils vont encore gueuler c'est sûr.
         Il redémarre, les New York Dolls à fond dans la 4-L :
         « All about that Personality Crisis you got it while it was hot
         But now frustration and heartache is what you got ».
         Le paysage morne de la Creuse le déprime. Il s'imagine alors sur la route 66 au volant d'une mustang jaune. Ouais, un jour il ira aux States avec ses potes. Les States, le pays de la drogue, du sexe et du rock'n'roll. Ça pue trop la décomposition en Europe. Tout y est petit, étriqué, asservi, c'est un peuple de vieux. Lui, il veut vivre vite, se consumer vite et crever dignement, l'aiguille au bras en plein concert, ou dans sa gerbe, comme les plus grands.  Il pense à sa chanson fétiche et la sélectionne dans le mp3 :
         « Je n'ai pas d'avenir,
         Je n'ai qu'un destin
         Celui de n'être qu'un souvenir
         C'est pour demain
         Je n'ai rien à croire
         Je n'ai pas d'espoir
         Je n'ai plus de passion
         Je suis en prison  » (Les frères misères)

mercredi 5 décembre 2012

La convenance de la bête [Leith]




        La fatigue semblait n’avoir plus de limites, elle s’étendait à l’infini. Avachi sur les toilettes, le couvercle abattu, il attendait que ça passe. Il se reposait parce qu’il n’en pouvait plus. Le bilan de cette année ? N’importe quel bilan ? Il s’en contre-fichait.  La préparation du budget de l’année prochaine ? « Débrouillez-vous ! ». Son bureau,  les dossiers bleus, son fond d’écran, drôle soi-disant, son fauteuil qui couinait, il avait envie de tout balancer d’un geste las et d’installer à la place un canapé confortable ; de ceux que l’on trouvait chez les psychanalystes. Il rêvait de s’y vautrer et de ne rien faire : juste regarder le jour s’enfuir dans les mouvements de lumière au plafond. Au lieu de ça, il était aux toilettes, où ça puait juste ce qu’il faut pour une société convenablement entretenue. Au-dessus de lui se tenait un néon ; à sa droite, le dévidoir blanc à papier et la petite poubelle blanche et devant lui, la porte bleue, de la couleur des dossiers sur son bureau. Il vérifia que le verrou était bien tiré. Il n’avait nulle envie qu’un de ses collègues ne le trouve dans cette position de méditation solitaire qui serait forcément prise pour une crise de fainéantise scatologique. Ses collègues... Ils étaient si normaux... Et lui-même, n’était-il pas tout ce qu’il y a de plus normal et convenu ? Poli, affable, hypocrite juste ce qu’il faut, gentil, respectueux etc. etc. : rien ne débordait, ni en lui, ni chez les autres, rien sur quoi l’on pouvait trébucher. Et Pierre, la quarantaine apparemment tranquille, n’était pas arrivé là par hasard ou par paresse : cette situation lui avait convenu pendant toutes ces années et semblait s’accorder parfaitement à sa nature. 

lundi 26 novembre 2012

Heil to the King ! - Annexe [Nosfé]


Bon, ce n'est pas comme Pow-Wow, nul besoin d'un appendice explicatif, non?

Alors venons-en au point important : LE JEU !
Je m'explique.
Trouvant que mon texte manquait de « saucisses », j'ai cherché à pallier à cette carence par l'absurde, et j'en ai donc rajouté... au niveau « rock n'roll ».
Voilà donc un petit jeu qui fera appel à votre culture Rock et - un peu - à vos connaissances en anglais (pardon d'avance aux anglophobes).
Heil to The King est ponctué de références à des standards du rock. Des titres ou des paroles de chansons (ou les 2), traduits (ou non) et intégrés au texte. Plus parfois quelque menus indices (un mot ou deux...).

Il y en a 25 à trouver, sauf erreur ou référence inconsciente de ma part.
Couvrant à peu près toutes les époques et tous les styles (bon, j'me connais, c'est pas mal orienté 60-70's, mais j'y peux rien si c'était la meilleure période).
Et ces 25 titres sont, hors reprises postérieures, de 25 groupes/artistes différents.
A vous de les retrouver !
Bonne lecture et bonne chasse !


(les réponses au jeu, c'est par ici)

vendredi 23 novembre 2012

Heil to the King ! [Nosfé]


Billy Bob palpa une nouvelle fois la poche pectorale de son uniforme, mais le paquet de Lucky Strike qu'elle contenait était désespérément vide. Shit. Plus une sèche. Et vue l'heure, guère d'espoir de pouvoir en acheter un paquet neuf une fois arrivé à la caserne. Shit, et fuck même.
De dépit, il se mit à jongler avec son Zippo, le faisant passer entre ses doigts.
Un nid de poule sur la route fit tressauter le cametare, et tous les GIs assis en rang à l'intérieur, Billy Bob compris. Il en perdit son briquet qui glissa entre les Rangers de son voisin. Celui-ci, grand dégingandé édenté, lui lança un sourire mou et narquois.
Billy Bob pouvait faire un trait sur son feu.
Ça pissait dehors. Une sale pluie froide de fin d'hiver. La longue et sinueuse route se déroulait, au creux d'une vallée sombre, emplie de conifères. Billy Bob jeta un œil à l'extérieur, vers l'arrière, par dessous la bâche, et il se dit que ces cons d'Allemands avaient eu le nez creux d'appeler cette région «Forêt Noire». Que des bois et de l'obscurité. Au fond, loin dans la vallée, Billy Bob entraperçut la lumière du soleil, planqué derrière une couche de nuages.
Cinq minutes après, il faisait nuit.
Il y avait un drôle de bordel quand ils arrivèrent à la base. Au poste de garde, à l'entrée, sous une pluie qui me semblait guère décidée à se calmer, une nuée de mectons en imperméables, hurlant en anglais aussi bien qu'en allemand, calepins à la main. Et les flashs de quelques photographes. Des journalistes. Ils entouraient un jeune gars en uniforme, un troufion lui-même encadré par la plus belle brochette de gradés que Billy Bob ait vue depuis qu'il faisait son service. Billy Bob détailla la scène et reconnut le bleu.
Putain d'Elvis Presley. 

mercredi 7 novembre 2012

L'initiation de l'infirmier [Maniak]


      

       Assis sur la banquette arrière, Gavin regardait le paysage défiler tandis que la voiture s'enfonçait à toute vitesse dans la campagne anglaise. Il faisait froid, et les arbres nus tendaient leurs branches griffues haut dans le ciel comme pour tenter d'attraper les premiers rayons du soleil. La silhouette sombre et trapue de l’hôpital était déjà très loin derrière eux. Assis à l'avant, William se retourna et eut un large sourire à l'attention de Gavin. Puis il lui passa la cagoule de velours noir sur la tête.
         « Tu n'as pas encore le droit de voir où on va » dit-il.
         La respiration de Gavin se fit plus lourde sous l'épaisse étoffe. Il n'aimait pas trop ça. Tous ces rituels initiatiques et ces bizutages n'étaient pour lui que de nouvelles manières de l'humilier, et pour rien au monde il ne souhaitait subir ou infliger ces cérémonies vexantes. Mais voilà, il était bien obligé de s'y conformer. William, l'infirmier en chef de l'hôpital de Gatesborough le lui avait bien fait comprendre. S'il ne s'y pliait pas, il vivrait l'enfer. Et Gavin s'y était résigné. Malingre et roux, le regard fuyant comme pour afficher sa faiblesse, Gavin avait toujours attiré les brimades durant sa scolarité, et il ne s'étonnait pas que cela continue alors que sa vie professionnelle débutait à peine. Son caractère n'était pas assez solide pour se révolter et il s'était contenté d'endurer les vexations en attendant que ça passe.
         La voiture s'arrêta. Les deux infirmiers qui encadraient Gavin sur la banquette l'aidèrent à sortir. La cagoule glissa et Gavin put apercevoir un paysage de forêt avant que sa vision ne soit à nouveau occultée. L'air froid du matin traversait le velours et vint picoter sa peau. Au loin, les bruits de la ville qui commençait à s'animer perçaient le silence ouaté qui régnait sur la forêt. De temps à autre, un oiseau timide lançait sa plainte stridente, faisant sursauter Gavin à chaque fois. Il avait les nerfs à fleur de peau. Les autres le guidaient sur un chemin en terre qui courait entre les arbres. Gavin pouvait les entendre ricaner et glousser à chaque fois qu'il manquait de trébucher sur une racine. Au creux de son ventre, il sentait une inquiétude encore vague qui enflait. 

samedi 3 novembre 2012

L'insomnie des éléphants [Diane]


L’insomnie des éléphants

« Me souvenir des morts, collecter l’ivoire, ça me tue. »
        
J’associe, à tort ou à raison, mon viol avec la mort de ma mère, dans le temps. Qu’il existe d’autres liens, sur d’autres plans, dans d’autres dimensions, entre ces deux affaires, c’est fort possible. Il m’est déjà difficile de dire ce que je crois savoir.  
         Je suis allée, il n’y a pas très longtemps, sur la tombe de ma mère. J’ai enlevé les vieilles fleurs, certainement posées par mon frère aîné ou par mon père, lors d’une précédente visite familiale à laquelle je n’ai pas été conviée. Mon père, bien que remarié, n’a pas oublié sa première femme. Où se trouvait à présent le corps de sa première femme. Il se trouvait là. Pourri sous terre, les os à vif aussi bien en été qu’en hiver, c’est bien qu’il n’oublie pas. Il ne peut pas, les enfants lui rappellent à son devoir. Les pères oublieraient sinon, même si c’est vrai que certains font des efforts. Mais j’ai nettoyé la tombe, et pour une raison que j’ignore, mon père n’a pas mis sur ce marbre sinistre les dates de naissance et de mort de ma mère, juste son prénom et son nom. Comme j’avais faim, je me suis assise sur la tombe, et j’ai croqué dans le panini que je venais d’acheter juste avant de pousser les grilles du cimetière. Le ciel était bleu avec quelques nuages. Il ne se passait rien de particulier ce jour-là, à part que je me suis rappelée, comment elle était morte. Elle était morte en un éclair. Un claquement de doigts. On avait diagnostiqué chez elle un mal, et ce mal en trois mois à peine l’a emportée, et je n’ai pas eu le temps de la voir partir ou de lui dire au revoir. Quand je dis « on » je parle bien entendu des médecins et des docteurs. Mon panini était bon, même si mon cul avait froid sur la pierre tombale de ma mère. Les fleurs fraîches avaient de l’allure, elles mettaient en valeur son nom, qui en lui portait l’histoire de sa naissance jusqu’à sa mort, histoire dont j’étais moi-même un chapitre vivant. C’est là que deux vieilles femmes qui passaient m’ont interpellée :
         - C’est une honte de voir ça, qu’est-ce que c’est que ça ? Vous n’avez aucun respect !
         Ce à quoi j’ai répondu, la bouche à moitié remplie de panini :
         - C’est ma mère, j’ai autant le droit de m’asseoir dessus que vous d’ignorer sa tombe en passant à côté. Vous devriez avoir honte d’ailleurs, c’était une femme remarquable.
         Les deux vieilles femmes, interloquées, ont poursuivi sans mot dire leur chemin, le long de la rangée F, pour atteindre la G, et d’autres personnes, voire des familles entières, m’ont regardée en train de mâchouiller mon sandwich sur la tombe de ma mère, mais pas une seule de ces personnes n’a osé m’interpeller comme les deux vieilles plus tôt. Plutôt, chez ces gens, c’était un questionnement qui se trouvait dans leurs yeux. Un écureuil est passé le long de la rangée, il fouillait dans les feuilles, et il a pris le reste de panini que je lui ai lancé pour le dévorer immédiatement. 

dimanche 21 octobre 2012

L'ascension des suicidés [Vieille Harpie]


Texte sélectionné pour le recueil "Sales bêtes ! Animaux étranges et délires zoomorphiques" aux Editions des Artistes Fous.

Session 7 : titre aléatoire


La vie étant imprévisible, il faut savoir s'adapter à tout (eh oui, ce n'est pas parce qu'on est des artistes Fous qu'on ne peut pas philosopher!).

Pour tester la capacité d'improvisation de nos mad-écrivains, la Session 7 a donc pour thème : Titre aléatoire

Le principe est simple : toute personne désireuse de participer peut en faire la demande à l'adresse du madtelier (madtelierdecriture@gmail.com) Elle se verra remettre un titre et une couverture de roman, générés aléatoirement par notre chère Vivi, à partir desquels elle devra élaborer une nouvelle.
Toute tentative de corruption du jury sera appréciée...

Date limite de rendu : 02/12/2012

jeudi 18 octobre 2012

Orphée [Vieille Harpie]


Orphée
à Lila

Les mésanges batifolent et les merles sautillent.
Dans le jardin public les écureuils s'ébrouent.
Mais le vieil Orphée admire les cloportes,
Ces lucifuges gris ardoise en quête de bois mort,
d'anfractuosités, d'humidité sombre et de caves.
D'un petit coup de brindille il effraie
l'individu nécrophage qui se roule en boule.
Les sept paires de pattes s'agitent et bousculent
les souvenirs d'Orphée...

1.

À la proue de sa lyre il a contemplé
les paysages zénithaux d'un monde révélé
dont les chants, déguisés en jachère,
se nouaient à son corps.
Serpents agiles, serpents libres,
ils pénétraient sa chair et le transformaient.
Peu lui importait alors, à l'aube de sa vie,
les excroissances joyeuses qui le ornaient.
Les animaux commensaux, instillant le savoir gai,
étaient sa toge monstrueuse.
Gorgone il devenait.
Chaque bouche cinglante,
d'une voix de brume, arrachait voiles, mâts et cordées
et les naufrages se multipliaient.
Les noyés, vaticinateurs orgueilleux et stupides,
dans les abysses étaient radiolaires :
bal de prédateurs rassasiés autour de foyers virevoltants.
La répugnance n'atteignait pas ses pensées,
Réjouissance était le mot d'ordre, réjouissance
et absence de pitié :
à chaque érection des serpents
son intransigeance transmuait...

Mais vinrent, au seuil de l'enfance, les visages faméliques
des condottieri et des furies.

Les Aventures de Supertout contre Supercrotte - Episode 9 : La réunion secrète


Pendant que les gentils font une ballade, les méchants tiennent une réunion secrète, sous terre.
Supercrotte et Superfesse ne sont pas contents. Ils pensent que c’est pas juste. Quand Superfesse a fini de penser, il déclare : « C’est toujours les autres qui gagnent et nous qui perdent ».
Alors Supercrotte décide d’écrire un livre avec Superfesse où ce serait eux qui sont les gagnants.
Voici ce qu’ils écrivent :
« Supertout est transformé par Supercrotte en patte de builli.
Kidégirl a tous ses fils coupé ou bien elle devient valète au cervise de Supercrotte et Superfesse.
Le garde forestié est bouffé par ces dinosore.
On met Supertoutou à la boucherie.
Supercrotte prent Dong Ding. Il dit la formule magiqe : Par le pouvoir de la quéquète. Il lui fait un grand nez corchu. Elle devient toute ridé. C’est une sorcière et Supercrotte lépouse.
Il est content de se marié avec une femme dégoutente.
Il dit encore la formule magiqe : Par le pouvoir de la quéquète, et des sous arive sur la table, un million à chaque foi. Alors il le fait toute les dix minute.
Supercrotte a si beaucoup d’argan qu’il est roi inpérateur.
Superfesse est le plus riche du monde directeur d’un musé de crottes.
Tous les deux ont un paticié sous ces ordres et ils ont tout le temps des éclaire au café pour Supercrotte et au chocolat pour Superfesse.
Come il sont très riche, tout le monde sait qu’ils peuve payé. Donc on leur fait tout gartuiteman. Ils ont toute les boison chimique comme du cacaola.
Ils ont une mercedes qui va à toute vitesse et ils chante
« Voici les grands héros
Qui sont pas des zéro
Qui zont une bel auto
Et Kidégirl le robot
Vive les carotes pourie
Vive les patates pourie
Vive les épinar pourie
Et vive les caries. »
Supercrotte et Superfesse sont très contents d’avoir écrit tout ça.
Ils appellent leur livre : « La victoire de Supercrotte et de Superfesse ».
Ils disent :
« On va montrer ça à une maîtresse. Elle nous dira : il y a zéro faute ».
Ils pensent qu’ils sont tous les deux les avant-premiers.

FIN

Les Aventures de Supertout contre Supercrotte - Episode 8 : La maison des surprises


Supertout, Dong Ding, Kidégirl et Supertoutou visitent une maison pour l’acheter.
Deux hommes, l’un barbu, l’autre avec des lunettes et de longs cheveux les accueillent.
C’est une maison extraordinaire qui peut se transformer en cargo : le garage vient se placer sous toutes les pièces, des morceaux de fer se collent en-dessous pour que ça puisse flotter.
Le prix est de mille milliards. Il y a des surprises partout. Les deux hommes les expliquent :
Le jardin est plein de plantes carnivores qui bouffent les méchantes bêtes qui piquent : les frelons, les fourmis rouges, les bourdons, les taons, les abeilles, les avions qui piquent vers les fleurs, les voleurs qui veulent piquer les roses, les rois de pique, les épingles-nourrice volantes.
Supertoutou reste dans le jardin à les regarder.
Dans le garage il y a des pinces qui viennent chercher la voiture jusqu’à un kilomètre et la tirent pour la ranger quand elle est en panne.
La maison a un toit avec des tuiles de toutes les couleurs et une cheminée tordue.
Il y a trois antennes de télévision. On peut avoir toutes les télévisions du monde et voir tout ce qui se passe en Afrique et ailleurs, enregistrer automatiquement tout ce qu’on regarde sans avoir besoin de magnétoscope.
La maison a deux étages et un grenier. Un escalier roulant monte jusqu’au deuxième étage puis un ascenseur jusqu’au grenier.
Les deux messieurs font visiter et montrent les surprises : dans toutes les pièces les portes des placards s’ouvrent toutes seules quand on marche sur un carrelage noir devant le placard.
Dans la cuisine, on met le poulet dans le four. On programme à l’avance : je veux une cuisse, je veux une aile, je veux du blanc, et quand c’est cuit ça arrive directement dans l’assiette de celui qui l’a commandé et qui a donné sa photo au four.
Supertout, Dong Ding et Kidégirl suivent les deux hommes de pièce en pièce. Supertout trouve que celui qui a des lunettes sent mauvais, comme quelqu’un qui ne se lave pas.
Justement on arrive dans la salle de bains et c’est cet homme-là qui fait la démonstration.
Quand l’eau coule dans la baignoire, ça joue un air de Mozart et ce n’est jamais le même air de Mozart.
Il y a un tuyau dans le bain qui relie aux toilettes, comme ça quand on a envie de faire pipi, on ne se dérange pas et on ne fait pas pipi dans l’eau. Le miroir dans la salle de bain est un miroir farce avec un film qui passe derrière à l’endroit de la tête. On voit ses mouvements mais avec une tête horrible.
Dans la salle à manger, les fauteuils viennent se placer sous les fesses.
Les fourchettes et les couteaux sont téléguidés pour couper tout seul, même les melons.
C’est dans le salon que les gentils commencent à se mefier. Il y a un piano et quand quelqu’un va faire du piano, des marteaux sortent du mur pour assommer ceux qui n’aiment pas la musique. Comme ça le pianiste peut continuer.
Le monsieur qui est barbu joue du piano mais Kidégirl, sauf quand elle est déréglée, n’aime pas la musique, elle reçoit un coup de marteau sur la tête mais elle n’a pas de fil coupé.
Supertout, Dong Ding et Kidégirl se demandent si ce n’est pas Supercrotte et Superfesse déguisés en propriétaires qui les attaquent une nouvelle fois. Ils pensent que le monsieur à lunettes est Superfesse et le barbu Supercrotte. Ils se disent qu’il y a des pièges contre eux partout et décident de contre-attaquer.
Tout le monde arrive dans la chambre.
Dans le lit il y a un antifaire pipi au lit : on met du produit sur le matelas. Si on fait pipi ça touche le matelas, ça rebondit et ça revient dans le zizi.
Quand on se lève, on met les pieds sur des patins à roulettes et on rentre dans un placard automatique. Quand on en sort, on est lavé et habillé. Ce placard peut aussi servir de placard à déguisement.
Supertout verse de l’eau sur le matelas, ça revient dans le zizi de celui qui sent mauvais qui est assis sur le lit.
Puis Supertout le pousse sur les patins, il le fait rouler jusqu’au placard. Le monsieur en sort tout propre et déguisé en indien.
Kidégirl marche sur un carreau noir : la porte du placard s’ouvre et casse les lunettes du monsieur.
Tout le monde se poursuit mais Kidégirl avec sa boîte à outils a tout déréglé. Les couteaux tombent par terre, le barbu se penche pour les ramasser, une fourchette se plante dans ses fesses.
Les deux messieurs s’enfuient dans l’ascenseur mais Kidégirl le coince.
Supertout dit : « Hé les gars, démasquez-vous ! »
Dong Ding va au-dessus de l’ascenseur, ouvre la trappe de la cabine et tire de toutes ses forces sur la barbe. Ça tient. Kidégirl la coupe avec un sécateur de sa boîte.
Supertoutou entre à ce moment-là. Il vient du jardin, il veut prévenir ses amis : il y a Supercrotte et Superfesse qui sont dans le jardin. Supertout, Dong Ding et Kidégirl s’aperçoivent qu’ils s’étaient trompés et que les deux messieurs étaient les vrais propriétaires normaux. Ils s’excusent et les délivrent.
Mais les vrais Supercrotte et Superfesse qui voulaient piquer les plantes commencent à se bagarrer avec elles. Une plante carnivore commence à lécher le nez à Superfesse.
Dans la maison, il commence à y avoir une inondation. On a oublié de fermer l’eau du bain. Pendant qu’on entend un air de Mozart, la maison se transforme en cargo.
Supertout et Dong Ding l’achètent et ils font tous un beau voyage à New York en bateau.
Ils laissent Superfesse et Supercrotte se bagarrer contre les plantes carnivores.

Les Aventures de Supertout contre Supercrotte - Episode 7 : La piscine piégée

à Arsène Lupin

Tout le monde va à la piscine :
Supertout a un maillot de bain où il y a écrit son nom en rouge, sa couleur préférée, avec une étoile verte au-dessus.
Supertoutou a mis un slip de bain.
Kidégirl est en tenue spéciale de scaphandrier.
Dong Ding porte un soutien-gorge et un slip avec des lettres chinoises.
Le garde forestier a un maillot fait avec des feuilles d’arbres.
Ils arrivent à huit heures du matin et commencent par se reposer un peu car ils se sont levés tôt.
Le garde forestier va ensuite prendre une douche. Mais la douche est piégée : il y a une trappe dessous qui se déclenche quand on appuie sur le bouton pour que l’eau vienne.
Supertout va ensuite à la douche, il disparaît lui aussi.
Ils sont tombés tous les deux dans une pièce fermée à clé. Superfesse se tient en-dehors de la cellule à les surveiller.
Il entre avec Supercrotte et enchaîne le garde et Supertout, assommés, par les pieds à une barre.
Pendant ce temps les autres sont dans la piscine. Dong Ding et Supertoutou sont dans un bateau pneumatique, ils ne se sont aperçus de rien. Supertout ne peut communiquer en télépathie avec Kidégirl car ce n’est pas possible dans l’eau. Mais Kidégirl voit une plaque qui s’ouvre au fond de l’eau de la piscine.
L’eau tombe dans la pièce où se trouvent prisonniers Supertout et le garde.
De l’eau arrive dans la piscine en même temps à la même vitesse pour que la piscine ne se vide pas.
Heureusement Supertout a un supersouffle comme on se rappelle. Il souffle sur l’eau qui arrive. De grosses bulles d’air montent par la plaque dans la piscine. Kidégirl se doute qu’il y a là quelque chose d’anormal et prévient Dong Ding et Supertoutou qui se sont aperçus de la disparition de leurs amis.
Le garde prend les feuilles de son maillot et fait un découpage : ça fait des anneaux d’une chaîne. Supertout avec son souffle fait remonter ce message par la plaque du plafond de la pièce qui donne dans la piscine.
Kidégirl va chercher une scie à métaux et un tournevis dans sa boîte à outils et elle les passe dans la petite trappe.
Dong Ding prévient le Directeur de la piscine mais horreur ! C’est encore Supercrotte.
Que faire ? Les gentils ne savent pas qu’il y a un piège sous la douche et le trou au fond de la piscine est trop petit pour eux. Supertoutou essaie de passer mais il se coince le tuba et est obligé de remonter sans.
Supertout et le garde vont-ils être piégés ? Ils ont réussi à scier leurs chaînes avec les outils mais ne peuvent sortir de la pièce où l’eau arrive.
Il faut vider l’eau de la piscine. Supertoutou commence à boire mais ça ne suffit pas.
L’eau monte, le garde et Supertout sont en haut de la pièce, il ne reste presque plus d’air.
Soudain, le poids de l’eau fait éclater la porte, elle entraîne Superfesse dans le torrent, qui essayait de regarder par le trou de la serrure et recevait déjà de l’eau dans l’œil.
Le garde tout nu et Supertout suivent. Tous les gens qui se baignaient sont entraînés dans les égouts. Le bateau pneumatique aussi, qui ne s’est pas dégonflé.
Dans les égouts, il fait froid, il y a des rats et des chauves-souris, l’eau est sale et parfois on voit des pneus qui flottent. Il y a souvent des livres sur l’eau, par exemple les livres des « Dents de la mer », de « Vingt mille lieux sous les mers », et les livres des aventures de Supertout.
D’avant en arrière on a :
                                    Superfesse qui est devant, dans le courant
                                    puis Supertout et le garde
                                    puis Kidégirl en scaphandre
                                    Dong Ding et Supertoutou qui sont toujours sur le bateau pneumatique.
                                    Des enfants qui se baignaient suivis tout en arrière de Supercrotte qui s’est jeté à l’eau pour sauver son ami Superfesse.
Les rats sont excités aujourd’hui parce qu’il y a beaucoup de monde. Ils sont contents de recevoir de la visite. Ils viennent dire bonjour à tout le monde.
Les gens n’aiment pas ça. Le garde est le seul à s’intéresser aux rats et à ne pas avoir peur.
Il sympathise avec eux. Il leur demande de donner des maladies à Superfesse et à Supercrotte qui attrapent, Superfesse la varicelle et Supercrotte la rougeole.
Les autres n’ont qu’un rhume parce qu’il fait froid.
Ils sortent tous par les plaques d’égout.
Supercrotte et Superfesse vont au lit se gratter les boutons.